Étudiée depuis 1947, cette bourgeoise conduite intérieure 11 CV devait pouvoir placer la marque de Billancourt sur un nouveau marché, et lui permettre d'atteindre le statut de constructeur généraliste.
Si le 24 novembre 1950, le président de la Régie, Pierre Lefaucheux, annonce fièrement la naissance de la Frégate, il prend le risque de lancer sur le marché une voiture pas tout à fait mise au point.
À partir de 1956, la gamme Frégate est remaniée tant esthétiquement que mécaniquement. Le modèle d’attaque, Affaires 11 CV, devient la « 2 Litres » et conserve la calandre originelle à trois barres horizontales. Le moteur à 4 cylindres en ligne aux soupapes en tête de 1 997 cm3 développe 65 ch. La Frégate Amiral 12 CV adopte quant à elle une calandre en forme de large ovale partagé en deux par une épaisse moulure, d’un dessin plus contemporain inspiré du très joli prototype Ondine-Ghia dévoilé en 1954. D’une cylindrée de 2 141 cm3, le groupe moteur de l’Amiral délivre pour sa part 77ch. Face aux autres grandes routières de la concurrence que sont la Citroën DS 19 ou la Simca Vedette, cette dernière offrant des finitions très précises et variées, Renault tente de contre-attaquer. Son arme de conquête dans ce domaine se nomme Grand Pavois et est issue d’une idée simple et peu coûteuse. Il s’agit tout simplement de proposer une Frégate bénéficiant d’une qualité de finition générale plus poussée et qui se reconnaîtrait extérieurement par une carrosserie en deux teintes contrastées. La sellerie est également traitée dans ce même esprit de bicolorisme, une donnée très « tendance » à cette époque. Autre grande nouveauté du catalogue Frégate 1956 : le break Domaine. Stylistiquement plutôt réussi, ce dernier souffre malheureusement d’une construction spartiate, le maintenant dans la stricte sphère utilitaire. Or, face à lui, il y a le pimpant break Simca Vedette Marly, certes plus onéreux mais qui conjugue, d’une façon prémonitoire, le confort et l’agrément d’une automobile de tourisme à la praticité d’un véhicule utilitaire.
Les qualités intrinsèques de la Frégate sont toujours présentes et indiscutables. On compte parmi elles une habitabilité convaincante et surtout une tenue de route rassurante, découlant de son dispositif de suspension à quatre roues indépendantes, une option technique encore bien rare sur une berline de série. Par bonheur (mais il aura fallu attendre cinq longues années !), la boîte de vitesses voit en 1957 ses 4rapports totalement synchronisés.
Objet de collection pour adulte.
Source: Collection Auto Vintage Hachette Collections
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