Redécouvrez la célèbre « Jeep française » d’après-guerre, produite par Delahaye sur ordre du gouvernement pour l’armée française et reconvertie en véhicule de Sapeurs-Pompiers d’Uzès, accompagné de son zodiac !
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, l’armée française comprend le bien fondé des petits véhicules de reconnaissance à quatre roues motrices avec le succès rencontré par les Jeep Willys et Jeep Ford, véritables symboles militaires américains, venus aider la patrie dès 1941. Le départ des troupes américaines permet alors à la France de se doter de nombreux de ces véhicules laissés sur place ; mais les dirigeants du gouvernement souhaitent intégrer dans cet enjeu stratégique militaire un enjeu commercial : acheter français.
C’est ainsi que le constructeur Delahaye se voit confier la mission de produire une Jeep made in France.
Equipé d’un moteur Renault, le premier prototype fut prêt en 1948 sous le nom « Delta ».
Cette Jeep française est bien plus sophistiquée que les autres véhicules militaires : dotée d’une boîte à quatre rapports synchronisés, un différentiel verrouillable, une suspension à barre de torsion indépendantes… elle s’octroie alors d’excellentes capacités de franchissement, et fait forte impression. Culminant à une vitesse avoisinant les 110 km/h, mais surtout pouvant transporter jusqu’à 400kg de charge (ou quatre personnes), ses caractéristiques font de ce véhicule une base solide pour l’armée française.
Finalement, la voiture convainc l’Etat-major et une commande est passée : la Jeep « VLR » (Véhicule Léger de Reconnaissance), française et à la pointe de la technologie, est produite en série.
Les premiers exemplaires sont reçus en 1951, et si l’on vante encore la technologie de pointe de la Delahaye VLR, la voiture va rapidement se confronter à la réalité des casernes militaires. En effet, la voiture avait été testée par des pilotes expérimentés, or, dans les casernes, la VLR est confiée à des hommes parfois peu au fait sur les rudiments techniques du véhicule.
Sans formations à la conduite de ce véhicule si technique, nécessitant aussi un entretien minutieux et très cher, les casses et les pannes furent nombreuses, contraignant ainsi l’armée à stopper sa production en 1954, pour près de 9 623 véhicules produits.
Après cette débâcle, certaines Delahaye VLR se verront accorder une seconde vie : ce fut notamment le cas pour le véhicule destiné aux Sapeurs-Pompiers d’Uzès, dans le sud de la France, alors entièrement repeint en rouge. Accompagné de son zodiac, il aura servi de véritable véhicule d’interventions rapides.
Objet de collection pour adulte.
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