Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette très belle locomotive constitue l’un des derniers modèles à vapeur à se faire remarquer sur les lignes SNCF avant leur électrification.
Face à l’expansion économique d’après-guerre qui requiert un accroissement du trafic et de nouvelles locomotives encore plus performantes, il est nécessaire pour la SNCF d’électrifier les lignes de son réseau. En attendant que cette transformation soit achevée, la SNCF doit se tourner vers les modes de traction conventionnels. Elle décide donc de construire une nouvelle série de locomotives de type 241 dérivées du type PLM 241-C de 1930. Ce type a deux qualités essentielles : il possède quatre essieux moteurs, ce qui offre une bonne adhérence et minimise le risque de patinage au démarrage des trains lourds ; et il est doté de roues de grand diamètre, autorisant une vitesse de pointe assez élevée.
Les 241-P, descendantes du PLM, vont bénéficier d’un certain nombre de perfectionnements qui leur donneront une ligne superbe, comme la cheminée type PO ou la porte de boîte à fumée noire type Nord. Sur le plan technique, elles reçoivent un foyer en acier (abandonnant le cuivre des machines PLM), un stocker assurant le chargement du charbon, des sections de passage de vapeur et des cylindres agrandis mais également des distributeurs à plus longue course. Construites à partir de 1948 par les établissements Schneider au Creusot, elles sont immédiatement engagées sur la ligne de Paris à Marseille, dont l’électrification vient de commencer. Contre toute attente, les 241-P font oublier la médiocrité de leurs devancières. Elles parviennent à égaler les 2D2 électriques qui les remplaceront au fur et à mesure que la caténaire gagne du terrain. Les 241-P termineront leur carrière à la fin des années 1960 après avoir remorqués, avec brio, des trains de voyageurs rapides lourds.
La 241-P-16, construite en avril 1950 par les établissements Schneider, est d’abord affectée au dépôt de Lyon-Mouche puis à celui de Marseille-Blancarde en 1959. Chassée par l’électrification des lignes du Sud-Est, elle rejoint ensuite le dépôt du Mans, ce qui explique le numéro 3 de la région Ouest apposé sur sa traverse de tamponnement. Elle remorquera des trains de voyageurs rapides et lourds et parfois des trains de messageries jusqu’à sa réforme à la fin des années 1960.
Objet de collection pour adulte. Locomotive roulante non motorisée.
Source : Test L’âge d’or des Locomotives – Hachette Collections
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